Des arbres contre le désert ?
Replanter le Sahel et s'adapter au changement climatique

La Grande Muraille verte est un projet panafricain débuté en 2008. Cette mosaïque végétale est prévue de Saint-Louis du Sénégal à Djibouti. Son enjeu est double : restaurer les écosystèmes et lutter contre la pauvreté.

Initiée par les pays du Sahel, la Grande Muraille verte est un programme de reboisement mené par les onze pays concernés sous l'égide de l'Agence panafricaine pour la Grande Muraille verte. Selon l'engagement du pays et surtout sa stabilité politique, l'avancement du projet est variable.

L'objectif de la Grande Muraille verte est pluriel :
restaurer les écosystèmes dégradés ;
innover face au changement climatique, en termes de gestion de l'eau, techniques de plantation, énergie… ;
assurer un développement économique local comme alternative aux migrations climatiques.



L'exemple du Sénégal : un succès à partager

Au Sénégal, le projet de la Grande Muraille verte s'étend sur 850 000 hectares, dont 65 000 hectares replantés en 2022. Les personnes qui préparent puis plantent les 2 millions de plants chaque année, celles qui mettent en défens les parcelles afin de les protéger de l'appétit du bétail, celles qui récoltent la paille, acheminent l'eau, gèrent les pépinières, etc. Au total, ce sont 1 000 personnes qui travaillent grâce à la GMV, et autant de familles qui vivent de ses ressources.

Depuis 2010, l'observatoire hommes-milieux international Téssékéré (association CNRS / Université Cheikh Anta Diop de Dakar) étudie la mise en place de la GMV, dans le nord du Sénégal. Il regroupe des scientifiques d'une vingtaine de disciplines : sciences sociales, biologiques, économiques, médicales… Dans cette zone où le statut social de l'homme dépend du nombre de têtes de son troupeau, une véritable transformation de société est en train de s'exprimer, menée par les femmes. Elles rapportent du marché le revenu des ventes des jardins polyvalents qu'elles cultivent au cœur de la Grande Muraille verte.


Le retentissement économique va au-delà du maraîchage et de la récolte des produits forestiers : la vente de la paille, l'apiculture, et peut-être bientôt la gomme arabique et les crédits carbone sont autant de ressources pour les populations. La réussite du projet au Sénégal est très probablement dûe à cette coopération entre scientifiques, agence sénégalaise de la Grande Muraille verte, élus locaux et habitants, dans un pays politiquement stable.

Les scientifiques y proposent des innovations technologiques et travaillent avec leurs homologues africains et européens. Cette mise en place a pris du temps. Elle devient une vitrine pour les autres pays sahéliens.


La Grande Muraille verte en chiffres

7 600 kilomètres
780 millions d'hectares
zones arides et semi-arides : entre 100 et 400 mm de précipitations par an
232 millions de personnes vivent sur son trajet
10 millions d'hectares doivent être restaurés chaque année d'ici 2030
(source : fao.org)





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